Nettoyage d'une canalisation enterrée
AVERTISSEMENT
Le procédé de nettoyage, décrit ici, a été appliqué sur une situation bien particulière et ne s'adapte pas forcément à toutes les installations.
Il appartient à chacun de prendre toutes les précautions qui s'imposent.
|
PVC 140 - 14 bars - longueur 300 m |
|
|
Il s'agit ici de dépôt sous forme de boue qui s'accumule sur toute la surface du tuyau à raison d'un millimètre par an. En 18 ans: l'épaisseur du dépôt atteint 17 mm. La section est passée de 120 cm² à 63 cm². |
- Effectuer une première mesure de débit à l'aide d'un fût en fin de ligne : Archaïque mais précis ! (dans notre exemple : débit réel 45 m³/h)
- Effectuer une seconde mesure avec un débitmètre à ultrasons sur une portion de tuyau que l'on soupçonne encrassée. (vitesse 1,7 m/s, débit calculé 62 m³/h)
- Le débitmètre à ultrasons ne mesure que la vitesse de l'eau dans le tuyau. À partir de ce résultat, il calcule le débit théorique avec le diamètre (Ø) intérieur de la canalisation que l'on a saisi initialement.
- Le Ø réel étant inférieur au Ø théorique, saisi dans l'appareil, la vitesse de l'eau s'en trouve accélérée. Le débit calculé par le débitmètre à ultrasons est donc supérieur au débit réel.
- Le débit réel mesuré avec le fût est de 45 m³/h. (vitesse théorique dans un tuyau de 124 mm : 1,04 m/s)
- Sur une portion colmatée, le débitmètre à ultrasons calcule une vitesse de 1,7 m/s et un débit erroné de 62 m³/h.
- Si on prend le débit de 45 m³/h et la vitesse de 1,7 m/s, on peut calculer un Ø d'environ 98 mm.
- Le calcul suivant est plus simple: (124 - 98)/2 = 13 mm d'épaisseur de boue.
En réalité après démontage, des diamètres de 90 à 100 mm ont été mesurés... au lieu de 124...et même 65 mm, dans la colonne du forage . Un diamètre "d'eau" de 90 dans un tuyau de 124, divise la section par deux.
Un nettoyage s'impose.
Le procédé consiste à se servir de l'eau pour envoyer une drisse seule dans le tuyau, à y accrocher un outil de ramonage, puis à le ramener vers la station sans circulation d'eau, en le tirant avec la drisse, et une fois l'outil retiré du tuyau, à chasser les matières ainsi décollées en purgeant la conduite. Plusieurs passages successifs à des diamètres différents sont nécessaires.
|
La drisse Ø 3 mm a une âme aramide gainée de polyester d'une résistance à la rupture de 300 kg. Longueur 525 m, coût 236 € HT. Ses avantages sont sa souplesse et la possibilité de pouvoir faire des boucles facilement. Son inconvénient est que la gaine se boudine un peu sur les derniers mètres. Le touret doit être très solide, celui-ci est en acier. |
|
||||
|
Le parachute Ø 100 doit être souple et résistant. Celui-ci en simili s'est déchiré. Pour des canalisations plus importantes, prévoir un Ø au moins égal à celui du passage de l'eau. |
|
||||
|
La boule est faite à partir d'une boule de pétanque de 75 mm, percée et taraudée au Ø M8 tous les quarts de tour, son épaisseur de 8 à 10 mm en fait une base idéale. Les vis font 30 mm et sont soigneusement arrondies pour ne pas rayer le tuyau. Les deux vis opposées ont été remplacées par des anneaux. Ainsi faite, cette boule peut avoir un Ø de 85 à 125 mm. Des vis plus longues, plus grosses et plus nombreuses pour un Ø de tuyau plus gros... presque tout est possible! Pour l'accastillage, préférer le matériel marine en inox qui est plus résistant à section égale. |
|
||||
|
Pour la finition un hérisson de ramoneur retaillé au Ø du tuyau fait très bien l'affaire, pour un coût de 16 € HT. |
|
||||
|
|
||||
|
|
|
|
Positionner le parachute le plus loin possible dans le tuyau. Refermer et mettre la pompe en route à plein débit... Si ça ne part pas, deux explications: soit le parachute est trop petit, soit le trou d'entrée est trop gros. Le mini- parachute a permis d'obtenir une bonne prise dans l'eau pour emporter les 300 m de drisse. Le jet d'eau qui sort par le trou d'entrée exerce une force qui fait ressortir la drisse du tuyau; le parachute doit exercer une force supérieure pour l'y faire rentrer |
 |
| La drisse fait 3 mm, le trou 3,5 mm.
Attention! Un trou trop juste fait boudiner la drisse et son Ø augmente jusqu'à se coincer.
|
 |
|
Lorsque la drisse arrive à l'autre bout de la canalisation vous pouvez y accrocher la boule préalablement réglée au bon diamètre, après un essai à l'entrée et à la sortie du tuyau, pour voir si ça passe. Prendre soin de passer dans l'anneau de l'extrémité une cordelette en double pour accompagner la boule dans sa descente et avoir la possibilité de la ressortir, si elle se coince sur les premiers mètres. |
|
|
Quand la boule est dans le PVC, la cordelette peut être retirée. Il ne reste plus qu'a rembobiner la drisse dans sa totalité pour effectuer un premier grattage. Après avoir tout récupéré à l'entrée du tuyau, chasser autant que nécessaire puis renouveler l'opération plusieurs fois en allongeant les vis de quelques mm.
|
|
La finition au hérisson est, contrairement aux apparences, beaucoup plus délicate parce que plus rigoureux au niveau du diamètre.
Si plusieurs brins touchent le tube, le retour en arrière est très difficile, ne pas hésiter à enlever quelques mm s'il le faut.
|
Attention! N'utiliser le hérisson que lorsque vous êtes sur que la plus grosse partie du dépôt est enlevée. Le procédé est le même qu'avec la boule sauf que cette fois il est plus prudent de chasser au bout de 10 m de grattage, puis de façon plus espacée, pour éviter une accumulation devant le hérisson. Une chasse de plusieurs heures à grand débit permet de décoller tous les morceaux encrassant le tuyau. Durant toute l'opération, restez attentif aux différentes tentions de la drisse: vous en tirerez des informations sur l'état de votre tuyau... |
|
|
Placez-vous un interrupteur qui commande la pompe à portée de main. Faites un tampon d'air au début si vous le pouvez, ça facilite le départ du parachute et peut être aussi des matières qui encombrent le tuyau. Ne faites pas partir la boule avec l'eau, elle pourrait rouler et s'emmêler avec la drisse. La cordelette de secours peut être laissé ou enlever pour le ramonage. J'ai pu passer deux coudes en fin de ligne mais un seul au départ, le T a été conçu pour ce nettoyage. |
 |
Pour faire un œil sur un cordage tressé
- Coudre avec du fil à surlier sur une longueur égale à au moins six fois le diamètre du bout en laissant une certaine longueur de fil, revenir en sens inverse.
- Gainer la couture par des tours morts en prenant le début du fil.
- Faire quelques tours dans le sens de la longueur et piquer sous les tours, en faisant deux demi-clefs. Couper enfin en laissant une petite marge que l'on soudera au briquet en aplatissant.
Pour contrôler le nettoyage
Pour contrôler le résultat pendant le travail, sans avoir à installer un fût à chaque fois, il suffit de regarder la pression vanne ouverte à la station.
- Sur mon installation la pression avant nettoyage était à 4,5 bars.
- Après 2 passages de la boule à 95 et 100 mm, elle était à 4,2 bars.
- Un troisième, à 110 mm l'a fait baisser à 3,5 bars et 45 minutes de purge l'ont rabaissée à 3,3 bars.
- Un quatrième, toujours à 110 mm, l'a encore diminuée: elle atteignait alors 2,75 bars et cinq heures de purge l'ont fait passer à 2,5 bars.
- Enfin, Le passage du hérisson et six heures de purge ont permis d'obtenir 1,8 bars.
La chute de pression qui était de 2,5 bars pour faire fonctionner le pivot, n'est plus que de 0,4 bar...
Si vous voulez plus de renseignements, vous pouvez me contacter par l'intermédiaire de mon e-mail ou par téléphone, que vous trouverez sur l'annuaire du GRCETA. Contact
Site réaliser avec l'aide du GRCETA SFA
